Mes réflexions et remarques.
Depuis deux ans, les IA génératives ont déferlé absolument partout, et donc aussi dans l’enseignement. Plus spécifiquement, les étudiant⋅es s’en servent quotidiennement pour résoudre les execices que je leur donne, je le constate, iels me le disent. J’ai beau prévenir qu’en faisant ainsi, l’objet même des exercices disparaît (on ne s’exerce plus), le rouleau compresseur marketing les convainc que ça peut les aider et on me dit même comment telle ou telle IA est interrogée pour expliquer le programme qu’elle propose, et les concepts qui vont avec, utilisée comme une vraie auxiliaire de travail en somme.
Je suis persuadé qu’en faisant cela, mes étudiant⋅es se privent de l’expérience qu’on acquiert en se confrontant soit-même à la résolution de l’exercice. Mais à quel point ? L’IA-gen peut-elle vraiment les aider ? Jusqu’à quel point ? Où et comment va-t-elle les induire en erreur ?
Tout cela je ne le mesure pas.
J’ai donc décidé d’ouvrir la boite de Pandore, de soumettre mes exercices à une IA-gen, et de l’interroger sur ce qu’elle produit. C’est quelque chose que je fais déjà avec mes étudiant⋅es en leur demandant de préparer et envoyer des exercices à l’avance, sur lesquels on fait ensemble une revue de code. Ici, il ne s’agit pas de voir si l’IA-gen mérite son diplôme, mais je vais employer la même technique parce qu’elle colle à ce que je cherche à évaluer à travers chaque exercice, et finalement ça permet de savoir ce que le vampire est capable de restituer.
Pour documenter tout ça, j’entame une série de billets, où je vais juste faire résoudre des exercices issus de mes TD, poser des questions, et livrer mes commentaires. Cette démarche ne prétend à aucune rigueur scientifique, j’ai besoin de me rendre compte, et je me dis que ça peut intéresser d’autres personnes.
J’ai choisi d’utiliser Le Chat de Mistral, pour deux raisons :
- c’est présenté comme le fleuron de l’IA Européenne, à la pointe du top du progrès, donc soit, voyons
- les serveurs sont hébergés en France (je n’ai pas pu vérifier cette information) et donc, si mon expérience gaspillera de l’électricité, au moins ce sera de l’électricité bas carbone
Je vais essayer de ne pas me faire prendre au piège d’humaniser le vampire, il fait beaucoup d’efforts pour nous tromper mais n’oublions jamais que c’est une créature fondamentalement non-humaine qui se repaît de l’humanité (en absorbant sa créativité ou en exploitant le travail des plus précaires) et entre même en compétition avec elle sur la consommation de ressources vitales (comme l’eau, l’énergie, les terres rares).
Présentation des billets
Mes questions au vampire
Ses réponses
son code
Épisodes
- Épisode 1 : un exercice de prise en main du langage C
- Épisode 2 : où l’on n’apprend pas grand chose de nouveau
- Épisode 3 : le vampire de Fibonacci
- Épisode 4 : Mais tu écris n’importe quoi, en fait. Oui, il faut pas ? Ah non, il faut un peu réfléchir.
- Épisode 5: le vampire s’écoute parler
- Épisode 6: essayons des problèmes maquillés